Montaimont est riche de nombreux bâtiments qui témoignent d’un passé où une importante population animait « ses villages ».
Dans chaque hameau on peut admirer une chapelle, une école plus ou moins grande, une fromagerie, un four, autant de lieux où se retrouvaient les villageois pour les évènements heureux ou plus tristes qui rythmaient leur vie de labeur.
Ainsi, à chaque village sa fête, les familles se réunissaient, l’école était désertée et c’est ce jour-là que se dégustaient « les r’zoules » (bugnes).
Vous trouverez dans cette rubrique les éléments caractérisant l’architecture et la vie dans les hameaux de Montaimont, à visiter en vous promenant au travers de la commune.
Et oui, si vous vous promenez dans les hameaux de Montaimont, les maisons ont des jambes. Seules trois communes de Savoie ont cette particularité. Il s'agit de grandes colonnes verticales qui soutiennent la charpente et cela indépendamment des murs. Ceci en fait des bâtiments très résistants aux mouvements de terrain et tremblements de terre.
Plusieurs explications à cette particularité :
La partie « en dur » de ces maisons est réservée à l’habitation des familles : une cuisine avec la cheminée, une ou plusieurs pièces pour les chambres, et bien souvent, une cave voûtée et enterrée. Dans la partie réservée aux animaux, l’écurie voûtée, se trouvent les bovins, les chèvres, les moutons, les volailles sur leur perchoir, les animaux de trait (le mulet) et bien sûr le « bouyèdet’ dou caïon ».
Les promenades dans les chemins qui sillonnent les hameaux vous permettront de découvrir de petites constructions en bois, souvent montées sur pilotis : les greniers.
Comme leur nom l’indique, c’est là que l'on stockait le froment ou le seigle, récoltés à l’automne, qui servaient à faire le pain.
Au milieu des grains, étaient conservés à l’abri de l’air, la viande salée et séchée et les « diots » que la mise à mort du cochon, en hiver, avait permis de fabriquer.
On y trouvait aussi des outils « achetés » dont on avait grand soin.
Ainsi, ces denrées se trouvaient à l’abri des rongeurs, et ces petits bâtiments étaient plus faciles à préserver en cas d’incendie.
Le four rythmait la vie de chaque hameau. En effet toutes les trois semaines en hiver, tous les mois en été, il était le centre de vie du village. Il fallait « eicher » (faire au four). C’est là que l’on apprenait les derniers potins. C’était aussi le point de ralliement de la jeunesse. C’était là aussi que s’installait deux ou trois fois par an « le magnin » (le rétameur). Qui connaît encore le dicton « Y fait na chaleu à fauin rélè le magnin dévant le fou !».
A Montaimont, chaque famille fabriquait son beurre et sa « tomme ». La marchandise était ainsi vendue en partie, c’était l’une des seules sources de revenus.
Le lait était amené matin et soir à l’une des trois fromagerie de la commune, et l'on repartait avec son seau de « croya » (petit lait). Le compte total de chacun était fait et celui qui en avait amené la plus grande quantité était chargé de « faire la tomme ». Les comptes étaient conservés d’une saison à l’autre pour que personne ne soit lésé. En effet, l’été, les animaux montaient dans les alpages.
Pour les familles les plus modestes on faisait aussi « la tomme du clair de beurre ». On ajoutait un peu de lait au babeurre, fromage de moindre qualité, que l’on ne conservait pas longtemps et que l'on mangeait avec des pommes de terre cuites en robe des champs.
Dans la première moitié du XXème siècle les enfants étaient accueillis dans 6 écoles. Bien souvent la rentrée ne se faisait pour les plus grands qu’à la mi-octobre et la sortie dès le printemps. On avait besoin de bras pour la ferme.
Les céréales récoltées étaient battues, vannées sur le « choué » (l’aire) construit dans chaque grange. Au fur et à mesure des besoins, elles étaient amenées au moulin. On repartait avec de la farine pour le pain, et le son pour le cochon.
Lors d'un inventaire réalisé par le Département de la Savoie, pas moins de 34 moulins à céréales et un battoir ont été retrouvés. Un battoir est une installation hydraulique composée d'une auge de pierre dans laquelle tourne une meule destinée à assouplir la filasse de chanvre, broyer les pommes...
Pour certains, ils ont été construits avant 1732, date de la réalisation de la mappe Sarde. On retrouve souvent quelques pans de murs et le canal d'amenée d'eau, mais on peut encore voir deux moulins bien restaurés le long du ruisseau de la Settaz vers le hameau du Tarramur.
LES SCIERIES
Deux scieries construites en 1886 et 1905 font partie de l'inventaire du patrimoine hydraulique. L'une se trouve au village de la Scie et a fait l'objet d'une restauration complète, l'autre se situait au lieu-dit "le Coat" entre le Chef-Lieu et la Pallud.